Identifier les résistances au changement avec l’approche systémique. Apprendre à identifier les résistances aux changements, quelle formation ?
La résistance au changement, qu'est-ce que c’est ?
Parfois, certains patients développent une résistance au changement qui les installe dans l’immobilisme et l’incapacité à changer. L’approche systémique et stratégique permet, grâce à des techniques précises, de définir les différents types de résistances au changement. Watzlawick et Nardone ont défini 4 profils de résistance au changement (Watzlawick, Nardone, 2004). L’identification des types de résistance au changement est donc une phase essentielle de la thérapie. Une fois le type de résistance identifié, le thérapeute systémique pourra orienter sa stratégie d’intervention vers le changement.
Les types de résistance au changement
Le type de résistance au changement et les émotions sous-jacentes déterminent à quel(s) niveau(x) intervenir (cognitif, émotionnel ou comportemental) pour être le plus impactant ainsi que la nature des prescriptions destinées à mobiliser le patient de façon optimale. Plus la résistance sera forte, moins la prescription sera impliquante et directe et vice versa.
On peut identifier 4 profils de résistance au changement (Watzlawick, Nardone, 2004).
1. Collaborant : il a à la fois la motivation et les capacités à changer. Avec ce type de profil, le thérapeute adopte une communication rationnelle et démonstrative afin de faire comprendre au patient ce qui est dysfonctionnel,
2. Émotionnellement empêché : il est motivé mais n’a pas la capacité d’amorcer un changement car bloqué émotionnellement par une perception rigide.,
3. Opposant : il a la capacité de changer mais est réfractaire à toute collaboration. La communication va s’appuyer sur sa résistance et les prescriptions sont paradoxales.
4. Idéologiquement bloqué : le patient fait preuve d’une rigidité mentale qui l’empêche de voir la réalité autrement que par sa vision du monde. Le thérapeute s’attache à adopter la logique non-ordinaire du patient et à changer progressivement son système de représentation. Face à des profils de perfectionnistes empêchés émotionnellement et limités par leur système de croyances, le thérapeute doit veiller à être stratégique dans sa communication. La communication utilisée est indirecte et évocatrice afin d’amener le patient à « sillonner la mer à l’insu du ciel » c’est-à-dire à changer sans s’en rendre compte. L’usage d’une communication isomorphe (= ajustée à sa manière de sentir les choses, de s’exprimer et de réagir) permet au patient de sentir qu’il est compris et rejoint dans ce qu’il vit et ce dont il souffre. Elle accroît également l’impact et l’efficacité des images employées pour susciter des sensations visant soit à créer une aversion ou à renforcer un comportement.
Vers le changement
Des citations, proverbes, histoires viennent appuyer ces images pour amorcer le changement de perception. Concernant la mise en relation et afin de créer les conditions favorables au changement, le thérapeute se syntonise dans un premier temps en rejoignant la logique du patient. Il s’attache ensuite à lui faire sentir que sa propre rigidité contribue au problème afin de saturer sa peur, source de son blocage, ou stimuler une émotion alternative. En procédant ainsi, il le met en position de choisir entre la poursuite de ses habitudes ou amorcer un changement.
Selon Milton Erickson, « pour qu’une situation change, il faut que le patient fasse quelque chose ». Et selon l’approche systémique stratégique il faut que ce « quelque chose » soit à l’opposé de ce qu’il fait habituellement. Ainsi, pour les patients ayant une propension à repousser des pensées ou des émotions difficiles grâce à l’hyperactivité, les tâches indirectes sont privilégiées. L’objectif visé est de défocaliser la personne de ce qui lui fait peur et de l’amener à sortir de l’action pour entrer dans l’introspection. Au travers des tâches d’observation (check-up et carnet de bord notamment), il s’agit de l’amener à reprendre contact avec elle-même, avec ses ressentis et de générer des exceptions favorables au changement. Les tâches d’imagination paradoxales telles que « Comment aggraver ? » et « les risques du changement » sont quant à elles utilisées pour identifier - les TSR afin de les rendre aversives, - les résistances et les bénéfices secondaires constituant des freins à la démarche de changement.
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