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Approche systémique stratégique et hypnose

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  • Christelle Goraguer a travaillé trente ans au sein de l'Education Nationale comme enseignante et directrice d'établissement. Elle est aujourd'hui psychopraticienne en cabinet. Elle a créé L'HeurE BleuE (adultes) et Les Lapins-Fleurs (enfants) où elle propose des accompagnements holistiques mêlant hypnose SAJECE, art et écriture. www.hypnoseiroise.fr

     

Derrière certains troubles et symptômes peuvent se cacher, profondément enfouis, des abus. L'amnésie traumatique et les mécanismes neurobiologiques restent essentiels à comprendre pour permettre aux professionnels d'avoir une lecture correcte des situations.

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Mécanismes neurobiologiques à l’œuvreDéfinitions 

Qu’on le sache ou non, quelqu'un de notre entourage a été un jour victime d’abus sexuels. Et pourtant, malgré les avancées récentes, la société minimise ces abus, méconnaît le problème, l’atténue tout du moins. Nous sommes tous concernés. Les violences sexuelles ne sont pas une affaire d’intimité ni de désir ni de sexualité. « Elles font partie avec les tortures, des traumatismes psychologiques les plus sévères. » nous dit Jacques Poujol. Elles constituent un facteur de risque de subir de nouvelles violences, d’être vulnérable et précaire. Elles augmentent également le risque de mort précoce pouvant enlever jusqu’à vingt ans d’espérance de vie aux victimes. 

La communauté scientifique internationale et l’OMS ont, pour cela, qualifié les violences sexuelles de problèmes de santé majeure. La déclaration de l’ONU distingue six types de violences : administratives, économiques, psychologiques, gynécologiques, physiques et sexuelles. Seront abordés dans cet article, les violences sexuelles même si les frontières de l’une à l’autre sont minces. 

Pour définir les différents abus, voici la distinction faite par le code pénal français entre :

  • les agressions sexuelles qui supposent l'emploi de la violence, de la contrainte, de la menace ou de la surprise.
  • les atteintes sexuelles qui sont exercées sur des mineurs, sans violence, contrainte, menace, ni surprise. 

Sont néanmoins incluses dans les atteintes sexuelles dont sont victimes les mineurs, les exhibitions qui leur sont imposées. Les abus sexuels peuvent ensuite être caractérisés selon plusieurs facteurs :

-L’appartenance de l’agresseur ou non à la famille de la victime : 

On parle alors d’agression sexuelle intra-familiale lorsque l’agresseur est un membre de la famille immédiate. On la qualifiera d’extra familiale si l’agresseur fait partie de l’entourage de la victime. Dans la majorité des cas, 9 fois sur 10, contrairement à la croyance populaire, l’agresseur est connu de la victime. La victime ne se méfie pas. Le loup est bien souvent dans la bergerie et cela participe au silence que la victime préfère garder tant la parole aura l’effet d’une bombe et des répercussions sur l’ensemble de la famille résonnant comme une double peine. Si l’agression concerne une femme, seulement 10 % d’entre elles déposeront plainte, gardant le silence malgré elles et se faisant alliées de l’abuseur et par la-même renforçant le mépris d’elles-mêmes et leur culpabilité.

Le type de geste subi, décliné en trois catégories : 

Sans contact physique (exhibitionnisme, voyeurisme). Avec contact physique mais sans pénétration (baisers, masturbation, attouchements...). Avec pénétration anale, vaginale, bouche : avec pénis, doigts, objets. 

L’âge de la victime : 

Les associations de sauvegarde de l'enfance ont utilisé cette définition des abus sexuels : toute utilisation du corps d'un enfant pour le plaisir d'une personne plus âgée que lui, quelles que soient les relations entre eux, et même sans contrainte ni violence. 

Vision systémique 

Les distinctions législatives, les peines encourues laissent penser qu’il y a une échelle dans la gravité. Cependant, les traumatismes sont liés à l’émotion cristallisée plus qu’aux faits en eux-mêmes. Alors au fond, l’important est de nommer à la victime les peines encourues de son agresseur et de nommer ce qui lui est arrivé. C’est la première étape du travail thérapeutique que le patient prenne conscience des peines encourues. Le premier objectif étant de ne plus minimiser. Trop de femmes pensent encore que le viol n’en est pas vraiment un si l’agresseur est leur mari. 

Lorsque l’on questionne le sujet avec le prisme de l’ approche systémique, on peut percevoir  un double système. Celui de la victime et de son agresseur, si on reste sur la première couche. Cependant, si on élargit la vision du problème, on peut entrevoir un système bien plus large entre l’agressé et la minimisation et/ou le déni de son entourage et bien plus encore de tout un pays. 

Pour cela, un retour sur la définition de l’approche systémique stratégique selon l’école de Palo Alto semble nécessaire : « Notre vision des problèmes a pour effet d’estomper la distinction habituelle entre les problèmes cliniques et les problèmes qui se rencontrent dans d’autres sphères de l’activité humaine, de notre point de vue un problème implique régulièrement les données suivantes : Un client est préoccupé par un comportement qui peut être le sien ou celui d’une autre personne avec laquelle il a un lien important et cela parce que d’une part il regarde ce comportement significativement déviant par rapport à une norme explicite ou implicite et immédiatement ou potentiellement perturbant ou dangereux pour lui-même ou pour les autres et parce que d’autre part les efforts qu’il a faits pour le modifier n’ont donné aucun résultat. » (Fisch, et al., 1986)

Selon l’approche systémique encore : « l’hypothèse que tout comportement est primitivement formé et maintenu par un autre comportement qui a cours dans l’environnement immédiat du patient, autrement dit par une interaction qui a lieu ici et maintenant. » (Fisch, et al., 1986).

Comment valider cette hypothèse concernant les actes d’abus qui se déroulent en silence et chez le jeune enfant par exemple ? Comment la jeune victime immature entretient-elle le problème à son insu ? Peut-on dire que le système qui la maintient va au-delà d’elle-même et de son agresseur mais d’une société qui banalise, minimise et d’un entourage qui garde le silence ? 

Comment reconnaître la victime dans son statut de victime et comment envisager qu’elle ait pu maintenir le problème à son insu ? Est-ce que cela est entendable pour une victime d’abus surtout si elle est enfant ? Un article de neurosciences du Journal of clinical sexology (Nitescu, et al., 2020) révèle que les abus subis durant l'enfance peuvent altérer les neurotransmetteurs des victimes, augmentant ainsi leur risque de développer des comportements pédophiles en réaction. Ainsi, selon l’étude, l’hyper-sexualité serait liée à des lésions sous-corticales, ce qui démontre le lien entre une tumeur déplaçant le cortex et l’apparition de symptômes pédophiles. 

Comment alors l’approche systémique s’intéresse-t-elle à la passivité des victimes en raison de l’immaturité de leur cerveau face à des agresseurs qui seraient conditionnés par leur biologie ? L’hypothèse d’un défaut d’inhibition par l’hypo-métabolisme temporal droit chez les patients pédophiles sont autant d’éléments d’informations pouvant remettre en question la perversité préméditée et organisée que l’on prête aux pédophiles attendant le moment où leur fantasmes paraîtront réalisables. 

Quoi qu'il en soit, l'approche systémique est à envisager comme un outil pour le "ici et maintenant" des victimes, dans la gestion de leurs problèmes quotidiens et des troubles survenus après leur agression. Cette approche constitue un véritable protocole, un ensemble de stratégies, techniques et tactiques d’intervention organisées selon différents stades et qui respectent les critères habituels d’efficacité et d’efficience basés sur des preuves scientifiques. Alors, même si le traumatisme laisse des traces indélébiles dans la mémoire du patient, il est possible d’intervenir à travers une psychothérapie brève, qui n’en efface pas le souvenir mais en recadre la perception au présent, de sorte que ce qui a été vécu de manière traumatique est remis dans le passé et cesse d’envahir le présent et d’empêcher le déroulement du futur. 

Nul ne peut changer le passé cependant nous pouvons tous changer les effets du passé sur notre présent. De victimes de notre destin nous pouvons en devenir les auteurs. L’homme n’a pas une nature mais seulement une histoire et chacun devient alors le narrateur de son propre roman. (Fisch, et al., 1986) Cependant avant d’archiver ce passé, le patient va devoir le traverser. « On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement » disait Proust. L’acceptation de la douleur et de la souffrance vont constituer la base de tout travail d’élaboration. L’approche thérapeutique systémique va permettre de prendre conscience qu’il existe une douleur physiologique saine, qu’on ne doit pas considérer comme maladive. La tendance de l’humain à éviter à tout prix la sensation de la douleur est innée, la croyance que le temps qui passe suffira seul à guérir peut s’avérer illusoire dans certaines circonstances. 

Pour aider le patient a traversé son passé traumatique, il doit d’abord être éclairé sur les conséquences psychotraumatiques des abus dans l’enfance, encore mal connues du grand public et parfois minimisées y compris encore dans le domaine médical. 

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état de sidération psychique et de dissociation traumatique 

Mécanismes neurobiologiques à l’œuvre : banalisation, déni, sidération  

Ces trois mots résument la situation dans laquelle sont plongés les victimes d’abus. L’origine est trop souvent méconnue, cachée, tue. La difficulté vient d’une part du manque d’informations de l’ensemble des professionnels de santé y compris des thérapeutes et aussi de l’amnésie traumatique dissociative qui suit les traumatismes. Dans 40 à 50 % des cas, les victimes souffrent d’amnésies traumatiques et ne peuvent raconter leur agression. Il faudra parfois des années pour que reviennent des instants de mémoire. 

Selon l’ONU, le risque majeur qui plane autour des victimes est celui de reproduire les abus pour un homme et d’en subir tout au long de sa vie pour une femme. L’enquête Virage parle d’un risque de violences subies multiplié par 19 pour les femmes. Les abus sexuels dans l’enfance sont le premier facteur de risque de mort précoce soit par homicide, suicide, accidents ou maladies pouvant alors diminuer jusqu’à vingt ans l’espérance de vie des victimes. 

La notion d’état de sidération psychique et de dissociation traumatique 

Muriel Salmona, psychiatre est fondatrice et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; organisme d’informations et de formations pour les intervenants prenant en charge les victimes de violence et en partie de violences sexuelles. Elle définit la sidération comme un ensemble de réactions neurobiologiques normales du cerveau face à une situation anormale de violence. Il s’agit d’une des grandes conséquences psychotraumatiques de la violence. La sidération est le processus par lequel les victimes ne peuvent intégrer ces violences. Face à une agression, notre cerveau nous prépare à survivre en produisant du stress (adrénaline et cortisol). Un état de stress qui nous prépare à réagir et qui nous protège. Notre organisme est programmé pour toujours préserver sa survie. Cependant, à l’excès le phénomène de survie disjoncte et entraîne la sidération. La surcharge émotionnelle ainsi provoquée paralyse, anesthésie les fonctions psychiques et motrices. La sidération provoque l’irréalité et la dépersonnalisation. Les victimes devenant alors spectatrices de l'événement traumatique. 

On peut dire que la sidération est un phénomène physiologique de verrouillage du corps. La victime se retrouve alors dans un état de dissociation traumatique, coupée de ses émotions. Sidération et dissociation sont deux mécanismes de survie qui fonctionnent ensemble sur les sujets victime d’un traumatisme. Il existe une dissociation quotidienne qui correspond aux capacités naturelles d’absorption dont disposent les sujets. Elle leur permet alors de se protéger d’une situation en se coupant de ses sensations douloureuses. Il s’agit d’un processus dynamique de dissociation/association naturelle permettant de réguler le stress. C’est une aptitude innée et naturelle impliquant des comportements réflexes et automatiques.

L’être humain a une capacité propre d’avoir recours à son imaginaire s’affranchissant des contraintes du réel. C’est d’ailleurs ce savoir-faire qui est utilisé en hypnose de manière contrôlée. 

Cependant, il existe une autre aptitude défensive qui perdure au-delà du danger et que l’on appelle dissociation pathologique induisant des symptômes traumatiques. Il s’agit d’un processus de séparation mentale structuré affectant les perceptions, les émotions, la mémoire et l’identité du sujet qui sont normalement intégrées et accessibles à la conscience. La relation à soi en est perturbée par des processus de dépersonnalisation, de flash-back, de revivance dont le sujet n’a pas conscience. 

Un traumatisme induit par conséquent une transe naturelle comme moyen de défense, une réponse adaptative à un événement stressant. Elle permet à l’individu de se déconnecter de ses affects et d’éviter l’émergence du souvenir. « Dans les cas les plus sévères, notamment chez les sujets ayant touché la mort de près, cela entraîne une fragmentation du moi, la mort crée des émotions si fortes que la capacité ordinaire de synthèse psychique est perturbée et ne permet pas de traiter les souvenirs traumatiques stockés. » nous dit Marion Fareng. Le sujet est ainsi composé de plusieurs identités. 

La dissociation est une véritable hémorragie psychique qui vide la victime de tous ses désirs et annihile sa volonté. En plus d’un trauma psychologique, il s’agit d’un trauma neurobiologique dont les traces sont visibles en neuro imagerie. Les structures cérébrales du cortex sont atteintes et cela entraîne une modification du circuit de la mémoire et de la réponse émotionnelle de la victime. Un mécanisme neurobiologique de sauvegarde exceptionnel et coûteux se met en place pour échapper au risque vital généré par le stress extrême. 

Plus la victime est jeune, plus graves et plus complexes seront les conséquences. Les facteurs de gravité sont aussi la répétition, la nature de l’abus et la proximité sociale avec l’abuseur. 

Cependant, grâce à la neurogenèse et à la plasticité du cerveau, ce mécanisme est réversible si la victime se sent protégée, accompagnée par un traitement psychothérapeutique ainsi que des proches soutenants. 

Sidération et dissociation entraîne chez la victime un fort sentiment de culpabilité de ne pas avoir réagit. Sentiment qui est renforcé par le jugement de l’entourage qui ne comprend pas l’emprise. Le phénomène cumulé de sidération et de dissociation traumatique est encore peu connu dans le milieu juridique comme de la part des victimes elles-mêmes et encore plus de leur entourage.

Puisque la victime ne s’est pas opposée, elle serait donc consentante. A l’heure où le consentement sert de curseur à la justice, nous pouvons en mesurer toutes les limites. 

Les troubles du stress post-traumatique 

Aujourd’hui, le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux, DSM, donne le nom de trouble de stress post-traumatique abrégé par TSPT aux personnes victimes d’abus et/ou confrontées à la mort, à la peur de mourir, en tous cas pour lesquelles l’intégrité a été menacée. 

C’est ainsi qu’ont été identifiés trois types différents de troubles :

- Les troubles de l'adaptation : ce sont des problèmes considérés comme cliniquement significatifs mais dont la gravité est en général légère ou modérée avec des symptômes de type dépressif anxieux, la plupart du temps en réaction à un événement émotionnellement important avec lequel ils ont une relation de causalité assez définie.

- Les troubles de stress aigu : c'est une manifestation psychopathologique aiguë conséquente dans un bref laps de temps à l'exposition à un événement très grave.

- Les troubles de stress post-traumatique, TSPT : c'est une manifestation psychopathologique de gravité consistante souvent à long terme avec des symptômes en relation évidente avec l'exposition à un événement traumatique.

Federica Cagnoni revient sur le traumatisme en nous indiquant que : « Le mot grec, trauma, signifie blessure et est défini comme une lésion déterminée par l’action violente d’agents externes et le traumatisme psychique par une émotion qui affecte profondément la personnalité du sujet ». Les conséquences des traumatismes peuvent être immédiates ou différées par une amnésie traumatique temporaire ou permanente.

La dissociation qui suit la sidération entraîne une séparation du physique et du mental, la victime est alors comme témoin de sa propre agression. Cela entraîne des troubles très variés chez les sujets dont les principaux sur le plan psychique ou corporel sont les suivants (Felitti, 2010) :

  • Un sentiment d’insécurité permanent
  • Des comportements d’évitement
  • Des flash-backs
  • Des maladies invisibles
  • Des maladies cardiovasculaires, 
  • Des troubles gynéco-obstétricaux, digestifs, neurologiques, pulmonaires, immunitaires
  • Des douleurs chroniques 

Chez l’enfant cela peut prendre les formes suivantes de comportements non spécifiques :

- Des comportements sexuels problématiques. Un langage sexuel inapproprié pour l’âge, un recours à la masturbation excessive, aux jeux sexuels avec demande auprès des camarades.

-  Des troubles du sommeil, des terreurs nocturnes

- Des troubles du comportements : comportement régressif, d’opposition, colère, rage…

- Des troubles scolaires : absentéisme, concentration, problèmes relationnels avec les adultes

- Des problèmes physiques et psychosomatiques tels que des maux de tête, de ventre, l’encoprésie, l’énurésie, les troubles de l’alimentation... 

50 % des victimes développeront une dépression, des troubles phobo-anxieux, des troubles alimentaires, des addictions, des troubles somatiques . 70 à 96 % déclareront à l’âge adulte un trouble ayant un impact sur leur santé mentale. 50 à 70 % déclareront à l’âge adulte un trouble ayant un impact sur leur santé physique. 50 % seront susceptibles de faire une tentative de suicide. 30 à 50 % développeront des conduites addictives à risque, de mise en danger ainsi que des troubles alimentaires. 

La plupart de temps, la victime ne présentera pas de signes physiques, pas de blessures de la zone génito-anale. Les signes physiques seront non spécifiques : irritations, démangeaisons, écoulements, saignements, infections urinaires, douleurs à la miction, dilatation anormale de l’anus, fissures anales chroniques. 

A ces troubles psychiques et corporels, nous ne pourrons pas éluder l’ajout des troubles de la sexualité à l’âge adulte. L’article du journal of clinical sexology, cité plus haut, évoque l’élaboration de la sexualité chez les enfants qui à l’âge de trois ans commencent à percevoir leur orientation sexuelle envers le sexe opposé. Cependant, le désordre sexuel des victimes d’abus dans l’enfance les amène bien souvent à l’homosexualité. 

Les femmes adultes ayant souffert d’un tel incident dans leur enfance, abusées, violées ont des dysfonctions sexuelles et des difficultés humaines dans leurs rapports sexuels mais aussi dans l’éducation de leur propre enfant. Nous pouvons ainsi retenir que le système limbique détermine le comportement sexuel normal. L’acte d’abus sexuel dans l’enfance avec pénétration modifie l’anatomie du plancher pelvien et de l’anus et produisent chez la victime en parallèle des blessures neuro-psychiques à vie. Au-delà des troubles psychiques, corporels et sexuels connus des victimes s’ajoute une modification de l’anatomie mise en évidence récemment par les neurosciences et qui nous font prendre conscience de l’ampleur des dégâts au-delà de nos connaissances actuelles. 

Stratégies mises en place par le patient dans la construction de sa personnalité 

Cette mémoire du corps va provoquer ultérieurement à l’âge adulte un panel de comportements induits dont la victime n’a pas conscience et qui l’expose à des problématiques de vie diverses du fait de symptômes d’intrusion, d’évitement et d’hypervigilance. 

Ces mécanismes à l’œuvre à l’insu du patient entraînent un isolement, une exposition à la répétition de la violence chez les femmes ou aux actes abusifs chez les hommes. Les conséquences affectives, cognitives et comportementales au moment de l’agression ou lors du dévoilement par autrui ou dans le temps vont dépendre d’une combinaison de facteurs : types d’abus, forces personnelles de l’enfant et particulièrement de son entourage. Les conséquences seront des manifestations d’anxiété, de stress aigu, des manifestations dépressives comme la tristesse, l’irritabilité, la perte d’estime de soi, le repli sur soi, le sentiment d’impuissance, la culpabilité, les idées suicidaires

Théorie polyvagale 

La théorie polyvagale est un ensemble de constructions relatives au rôle du nerf vague dans la régulation des émotions, la connexion sociale et la réponse à la peur introduite par le psychologue et neuro-scientifique Stephen Porges. Elle nous intéresse ici, par ses apports en termes de relation à l'autre que ce soit les relations classiques mais aussi thérapeutiques. Elle permet de mettre en lumière les stratégies de survie des victimes de traumatismes et de les aider à l’élaboration de nouvelles stratégies en sécurité. 

La connaissance de cette régulation se situant dans le corps ne peut qu’aider le praticien systémicien à guider son patient vers la régulation de son système nerveux endommagé suite aux traumatismes. Le nerf vague est le dixième nerf crânien qui est la voie de notre régulation végétative. En mobilisant les nerfs crâniens, le corps humain envoie des signaux de sécurité à l'autre pour que la relation ait lieu. Cela se caractérise par des expressions du visage, la qualité du regard, la capacité à filtrer les sons, la prosodie de la voix. 

Le nerf vague permet de s'engager socialement et de nous connecter aux autres en toute sécurité. Stephen Porges parle de « système d'engagement social ». 

Inversement, si le système nerveux autonome est orienté vers la survie, la priorité de la personne ne sera pas donnée à la connexion aux autres mais à sa propre protection. En conséquence, elle va envoyer à l'autre via son système nerveux des signaux de danger, de déconnexion, de rejet, de colère, de jugement. 

Pour pouvoir communiquer et se connecter à l'autre, il faut amener de la sécurité intérieure. Être dans cet endroit de nous où nous trouvons des solutions, où nous pouvons réfléchir, où les possibilités sont nombreuses. Il devient alors possible d’apporter ses ressources pour soutenir la personne qui est dys-régulée afin de lui apporter de la sécurité. Il s’agit de ramener le corps à son plus haut potentiel de santé, de se lier d'amitié avec son système nerveux, de l'apprivoiser, d’apprendre à le connaître pour en faire son allié pour la vie. En d'autres termes, une attention à notre corps permet de savoir si nous sommes en sécurité ou en danger. 

Nous nous basons sur les ressentis, les manifestations corporelles qui apparaissent, les signaux qui sont des manifestations du système nerveux sympathique, notre système nerveux autonome qui réagit bien avant le cerveau et la pensée consciente. 

Cela permet de retrouver le chemin de la sécurité et de réguler son système nerveux, connaître et reconnaître cet état afin de pouvoir se dire : je sais comment je vais aller chercher cet état là et l'activer, de porter son attention sur les différentes parties du corps, sur la respiration. Lorsque nous inspirons, nous activons le système nerveux sympathique, lorsque nous expirons nous activons le système parasympathique et plus spécifiquement le nerf vague ventral, cela entraîne une cohérence cardiaque. 

Le système nerveux des victimes de traumatismes s’est dérégulé provoquant un effondrement, il se place alors en situation de survie, ce qui est lui utile un temps mais qui à termes attaque sa vitalité. Ce n’est pas donc pas en soi le trauma lui-même qui est problématique mais les adaptations de la victime à celui-ci, son mécanisme adaptatif de survie. Ce n’est pas le passé mais les adaptations à celui-ci qui engendrent les symptômes. C’est à ce point là que la thérapie systémique peut agir pour apporter des expériences correctrices qui vont peu à peu permettre à la victime de se reconnecter à ses symptômes, à ses stratégies de survie. 

La dépression n’est autre qu’un mécanisme de survie, d’adaptation logique qui devient un jour inutile. Ce qui n’a pas été résolu émerge dans le présent. Une thérapie est une expédition archéologique dans le passé. La victime réapprend à se connecter à son corps, à ses émotions non résolues qui ont provoqué des distorsions d’identité pour répondre à l'événement. Le thérapeute systémique se met en mode réparation, à partir de ce que le patient vient chercher comme aide, ici et maintenant.

Concept d’agentivité 

Annie Jezegou nous indique que l’agentivité est la faculté d’un être humain à agir, à agir sur le monde, les choses, les êtres et à se transformer. L’agentivité précède toute considération morale et la perception de soi comme acteur du monde qui permet aux choses d’arriver, consciemment ou non, intentionnellement ou non. Il s’agit de la perception directe de son activité. Quel rôle joue la victime dans ses difficultés ? C’est à travers son corps qu’elle va se reconnecter et se déconnecter. Une dynamique spécifique la lie puissamment à son énergie vitale. 

Les chocs traumatiques, les dynamiques non résolues de choc et de fuite entraînent la croyance de la victime qu’elle ne peut pas être aimée. Croire qu’elle est mauvaise et non aimable est alors protecteur et lui permet de sauver le lien d’attachement. Le sentiment de culpabilité, de faute avec des pensées du type « J’aurai pu l’éviter, quelqu’un d’autre aurait réussi à s’enfuir » menace à la vie de la victime qui se protège. Si elle est enfant, elle perçoit son parent comme incapable de l’aimer et clive l’image d’elle-même. 

Les émotions associées au traumatisme que le thérapeute systémique devra déceler sont souvent doubles. L’émotion par défaut et celle qui est dessous, les émotions primaires et les secondaires. Par défaut, la victime choisit celle qui est confortable. La colère peut cacher une profonde tristesse. L’émotion est un processus énergétique, une énergie puissante qu’il faut s’autoriser à éprouver afin de la dissoudre. 

Conclusion 

L’alliance de la systémie à l’hypnose SAJECE présente des avantages et effets bénéfiques observés et observables. En permettant de trier la bibliothèque des traumatismes sans avoir à les affronter consciemment, l'hypnose SAJECE navigue autour du problème et contribue à la libération des fardeaux liés aux vies antérieures et séquelles transgénérationnels, souvent présents dans les cas d'abus sexuels.

Ainsi, avec un accompagnement thérapeutique ajusté, instant après instant, le patient devient l‘expert de son propre processus. Il élabore la conscience des événements. Le thérapeute systémique aide les victimes dans l'élaboration de ce processus émotionnel pour l’archiver dans le passé, développer de la compassion envers elles-mêmes et ainsi faire preuve d’agentivité en trouvant leurs propres leviers de changement et de transformation.

Bibliographie

  • Cagnoni, F., Milanese, R. (2017). Surmonter les expériences traumatiques avec la thérapie stratégique, changer le passé. Molenbeek-St Jean, Belgique, Satas
  • Fareng, M. (2014). Dissociation et syndromes traumatiques. Apports actuels de l’hypnose. Cairn, 12, 29-46
  • Felitti, V.J., Anda, R.F. (2010). Les traumas des enfants victimes de violences : un problème de santé publique majeur, Rhizome, Cairn, 3/4, 69/70, 4-6
  • Fisch, R., Segal, L., Weakland, J. (1986). Tactiques du changement : thérapie et temps court. Paris, Seuil
  • Jézégou, A. (2022). Agentivité. Dictionnaire des concepts de la professionnalisation. Cairn, 41-44
  • Nitescu, V., Ramba, D., Nitescu, V. (2020). Neurotransmitters in the sexuality of the pedophile and the pedophile killer. Journal of clinical sexology, vol 3
  • Porges, S. (2022). Théorie polyvagale et sentiment de sécurité : Enjeux et solutions thérapeutiques. Les Ulis, EDP Sciences.- Poujol, J. (2015). Les abus sexuels : comprendre et accompagner les victimes. Tharaux, Empreinte
  • Institut National d’Eudes Démographiques, INED, (2015) Enquête Virage- Note de synthèse Sénat – 2 mars 2023 

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