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École de Palo Alto

Centre de formation, intervention et recherche

Approche systémique stratégique et hypnose

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    Portes ouvertes le 10 DECEMBRE 2024 de 18h30 à 20H30

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      • Magaly Jaquard a été directrice commercial à l’international et expatriée pendant 15 ans. Depuis 2018 elle accompagne les dirigeants et leurs équipes en tant que coach systémicien et est également psycho praticienne spécialisée en thérapie brève et stratégique. Elle aide les couples et les familles à souffrir moins et à résoudre leurs problèmes relationnels. 

      Dans un couple les frustrations que les parents sont susceptibles de ressentir risquent de provoquer des conflits qui pourront impacter la satisfaction conjugale jusqu’à parfois tuer le désir sexuel. Comment la position et le cadre de travail du thérapeute systémique et stratégique peut-elle améliorer la prise en charge de ce type de problématique ?

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      L’identité du couple

      L’amour est « un hasard, transformé en destin par un choix continu » d’après Paul Ricoeur.

      Les couples qui décident d’avoir des enfants sont confrontés à de nouveaux défis et il leur est parfois difficile d’entretenir une relation amoureuse tout en apprenant à devenir parents. Ceci explique l’augmentation des demandes de thérapie de couple ces dernières années.

      Ce type de thérapie est une tâche difficile car les partenaires sont souvent ambivalents quant à leur engagement dans le couple, surtout s’ils ont souffert longtemps avant de consulter. 

      L'approche systémique et stratégique permet d’aborder une variété de problématiques relationnelles, tels que les difficultés de communication, les conflits interpersonnels, les problèmes sexuels et les défis liés à la parentalité. Elle a donc permis de révolutionner la thérapie familiale et la thérapie de couple. 

      Comment l’intervenant peut-il mettre au service du système cette approche thérapeutique ?

      Qui rencontrer pour une thérapie de couple systémique ?

      La thérapie familiale est née dans les années cinquante / soixante au moment où la systémie permit de s’intéresser non plus à l’exploration intrapsychique des problèmes mais à la manière dont ils s’inscrivent dans une dynamique systémique et à la façon de les transformer au niveau interactionnel. À cette époque, la méthode se fondait sur la croyance que tous les membres d’un système, que ce soient la famille, parents et enfants, ou le couple, devaient être rencontrés en même temps (Anger, 2011).

      Selon Bowen (1976), la thérapie du couple suppose la compréhension de l’individu autant sur un plan horizontal (la dimension du couple) que vertical (le développement de la famille). Sa théorie, nommée General System Theory ou Bowen System Theory est une contribution forte au mouvement de la thérapie familiale intergénérationnelle, mais vient en opposition à la System Theory du MRI de Palo Alto, car elle affirme l'importance d'inclure l’intégralité de la famille d'origine dans le processus thérapeutique et conseille même de recevoir tous les membres vivants de la famille du couple, afin d’observer leurs interactions émotionnelles.

      Selon la théorie des systèmes, un changement affectant un membre du système affecte l’ensemble du système. (Weakland, 1983). Agir sur l’un des membres du système permet déjà de perturber des boucles de communication négatives et de rechercher un nouvel équilibre plus fonctionnel. En ce sens, une analyse systémique de la problématique et une thérapie individuelle pourraient agir de façon indirecte sur le système couple, si l’un des éléments de ce système mettait en place des stratégies lui permettant de changer ses comportements et son mode de pensée. Ainsi, on parle de thérapie indirecte chaque fois que le destinataire de l'intervention n'est pas la personne qui se présente en consultation au cabinet du thérapeute (Piquet, 2022).

      Un des conjoints (le plus motivé) peut donc consulter au bénéfice du destinataire de l’intervention, parfois souffrant : son conjoint ou son couple. La thérapie indirecte qui sert à faire changer la relation en changeant d’abord le comportement du client peut avoir une action positive sur le couple en changeant le comportement de l’autre en réponse, de façon rétroactive. (Servais, 2022)

      Dans les faits, selon Bradley (2008), il fut observé que jusqu’aux années 1970, la thérapie de couple, à deux, se pratiquait peu. Il existait une sorte de déni social des problèmes de couple, suivant le vieux dicton voulant que le linge sale se lave en famille. Puis, le recours plus courant au divorce et la laïcisation des sociétés (le prêtre n’étant plus le seul référant capable d’aider) ont incité les couples à consulter ensemble. Auparavant, le partenaire le plus motivé prenait généralement l’initiative d’un parcours individuel. Cependant, bien que la société accepte davantage la psychothérapie et que l’offre de thérapie de couple se soit élargie, encore

      aujourd’hui, face à une problématique de couple, on recourt encore très souvent à la thérapie individuelle, éventuellement bilatérale.

      De façon très catégorique, Sauzède-Lagarde (2019) recommande un cadre inflexible dans lequel la thérapie DU couple ne peut se faire indirectement, il est inacceptable de rencontrer les conjoints séparément au risque de créer des sous-systèmes dont les secrets créeraient frontière et biaiseraient une alliance déjà délicate. De même, "à la suite d’un travail en couple, proposer trop rapidement à l’un des partenaires de prolonger le travail en thérapie individuelle risquerait de désigner cette personne comme le responsable voire directement comme étant le problème du couple : « c’est lui le problème, prenez-le en thérapie ! ». Cela serait un choix regrettable exonérant le couple et l’autre partenaire de toute responsabilité » (Sauzède-Lagarde, 2019, p31). Il est donc exclu de les voir séparément.

      Selon Neuburger (2019, p12), « la différence entre le couple et la famille est considérable : une famille s’appuie essentiellement pour exister sur la transmission d’une différence alors que le couple c’est l’invention d’une différence. Le couple ne se transmet pas et n’a pas vocation à transmettre. C’est la plus petite de toutes les institutions qui s’auto-construit, qui nait et meurt dans un espace de temps limité, alors qu’il est très difficile de situer les débuts d’une famille. » Lorsque nous rencontrons une famille, notre client est unique alors que dans un couple, notre client est double (Neuburger, 2019). Pour Neuburger (cours de LACT N3), une thérapie de couple à travers l’accompagnement d’un seul des deux conjoints est certes possible, si nous n’avons pas le choix, mais son expérience l’amène à conclure que c’est un processus très limité qui pourrait au mieux servir à ralentir une séparation déjà enclenchée. Selon lui, il est possible de prendre connaissance des deux visions du monde en séance de couple et de les voir se confronter ou se rejoindre en observant la dynamique relationnelle. Il n’est donc pas nécessaire de les voir séparément.

      Il n’existe donc pas un consensus et je ne résiste pas à citer l’humour de Erickson (Haley, 1985, p32) qui répond à une cliente souhaitant le rencontrer seule avant la séance avec son mari : « Oui, certainement, je vous verrai seule, en 1er, mais laissez-moi faire et ne dites rien à ce sujet avant la séance ». Dans la salle d’attente, il dira : « Je peux vous voir l’un ou l’autre seul pour commencer. C’est ma façon de travailler. Vous êtes d’accord, je suppose. Allez, les dames d’abord ! ». Évidemment, si le Monsieur avait demandé cet entretien, Erickson aurait dit « Venez Monsieur, je vais laisser le dernier mot à votre épouse ».

      L’identité du couple : relation et appartenance

      Selon Neuburger (2019), l’amour représente le mythe fondateur du couple. « L’amour du couple lui-même comme institution, comme ensemble contenant deux éléments. Le couple, nous apprend donc le « deux » au sens ensembliste du terme : faire couple, c’est être amoureux du « deux » (Neuburger, 2003, p.174). Il existerait deux amours : l'amour relationnel, l'amour l'un pour l’autre et l'amour porté à la petite institution qu’est la ‘maison-couple’, qu'ils créent ensemble et représente leur engagement. Neuburger définit l’identité

      comme la qualité émergente de nos relations et appartenances. Dans l’ensemble, il s’agit d’un soutien identitaire majeur, notamment en ce qui concerne l’identité sexuée de chaque personne. Le sentiment d’être reconnu en tant qu’homme ou en tant que femme est la principale source du sentiment d'existence de chacun et assure sa santé mentale. « On attend de l’amour qu’il fasse en sorte que nous nous sentions homme ou femme grâce à son regard, grâce à ses attitudes, grâce à son désir, et non pas seulement à partir d’une activité sexuelle qui peut être vécue comme purement mécanique » Neuburger, 2008). Le résultat de ce constat est que lorsqu'un des partenaires ne se sent plus considéré comme homme ou femme, la rupture n'est pas loin ou la dépression.

      « Certains couples en effet valorisent la relation sexuée au détriment de la dimension d’appartenance.

      L‘inverse est plus fréquent qui voit la relation d’entraide supplanter la relation sexuée créant une autre forme de déséquilibre. Cette situation est le plus souvent liée au fait que le couple a décidé de créer une famille »

      (Neuburger, 2019, p147).

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      La satisfaction conjugale

      Coparentalité et dynamique du couple

      Un « couple de parents » est considéré comme uni par deux types de liens : un lien conjugal et un lien coparental (McHale & Irace, 2011). Le lien conjugal renvoie entre autres aux dimensions d’affection, d’intimité, à la sexualité ou encore à la satisfaction conjugale des partenaires tandis que le lien coparental rend compte du fait que les partenaires partagent la responsabilité d’éduquer et de prendre soin des enfants. L’étude du lien coparental, qui résiste à la séparation et au divorce alors que le lien conjugal se dissout dans près d’un cas sur

      deux, a pris de plus en plus d’importance ces dernières décennies dans les recherches sur la famille.

      Selon Minuchin (1974), individu, couple, fratrie sont des sous-systèmes définis par la génération, le sexe, l’intérêt ou la nature des tâches à remplir. Ces sous-systèmes sont de nature temporaire et se construisent sur un projet commun et des alliances passagères. Le concept de coparentalité autrement appelé « sous-système exécutif parental » décrit la fonction des parents de se coordonner pour les soins et l’éducation de leurs enfants.

      Une charge parentale non partagée équitablement peut se manifester de différentes manières, notamment par une répartition inégale des tâches liées à l'éducation des enfants, aux soins et à la gestion du foyer. Lorsqu'un partenaire assume une part disproportionnée des responsabilités parentales, cela peut entraîner des sentiments d'injustice, de ressentiment et de surcharge chez ce partenaire, tandis que l'autre partenaire peut se sentir moins investi dans le rôle parental et perdre le sentiment d'appartenance.

      Ainsi, les couples viennent parfois sans problème de couple mais pour présenter un problème de coparentalité qui affecte leur couple. « Un couple peut s’aimer et ne pas avoir le même point de vue sur les principes éducatifs des enfants. D’ailleurs, ce qui a déterminé deux individus à faire couple est rarement le fait d’avoir le même point de vue sur l’éducation des enfants. » (Neuburger, 2019, p98). Or, les parents doivent faire front ensemble et s’accorder sur un modèle éducatif, renoncer probablement à une part des convictions individuelles ou des traditions familiales respectives. Parfois cet effort est complexe et devient source d’insatisfaction voire de conflits qui peuvent aller jusqu’à abimer le désir de l’autre et la sexualité des couples.

      Dans ce cas, il recommande de s’inspirer du ‘bonheur des divorcés’ et d’exercer le pouvoir éducatif en alternance plutôt que toujours ensemble. Le couple pourra ainsi décider que, durant une semaine, toutes les décisions seront prises par un seul des deux parents avec l’interdiction formelle de critiquer la décision de l’autre.

      Dans le même ordre d’idée, les recherches de Belsky et al. (1985) révèlent qu’une relation de couple satisfaisante représente le facteur le plus important pour un comportement parental compétent. À l’inverse, une relation maritale insatisfaisante ou conflictuelle a une influence négative sur la capacité des parents à s’occuper de leurs enfants.

      Dans son livre Conflits de familles, Nardone (2018), explique que les familles se positionnent sur un continuum carence affective/surprotection. Il décrit ainsi six schémas d’interactions familiales (surprotecteur, démocratif-permissif, altruiste, aléatoire, délégataire, autoritaire). Chaque schéma a ses priorités et différences quant au mode de communication, à la nature des relations, aux règles de fonctionnement, aux actions et aux conséquences de ces actions. Il fait aussi l’observation que la majorité des conflits relationnels que son équipe traite au CTS sont liés à la difficulté des parents à se situer face à leurs enfants comme des adultes détenteurs d’une quelconque autorité. À force de désirer un enfant, d’en faire une priorité absolue dans le souci d’être de « bons parents », ils en arrivent à faire passer au deuxième plan leur vie de couple, ouvrant parfois la porte de leur chambre à l’enfant qui déstabilise alors l’intimité du couple. Les couples ne s’usent pas, ils se négligent

      (Neuburger, Lact 2023).

      La satisfaction conjugale

      La sociologue québécoise Lucy Roy (2014, p5) explique que « si à une certaine époque, l'homme et la femme qui formaient le couple n'avaient pas plus d'importance que les familles qu'ils unissaient, aujourd'hui la décision de former un couple ne se rapporte qu'à des intérêts affectifs, individuels, personnels, conditionnels, basés sur la performance, les choix et les droits « individualisants ». [...] Le « Nous » a cédé sa place à la puissance d'un « Je » hyper-émotif. [...] Les couples sont devenus ‘fragiles’ et ‘éphémères’ ». Si cette notion de performance rend effectivement les individus de plus en plus exigeants voire intransigeants sur ce qu’ils peuvent ‘tirer du couple’, alors, on peut comprendre que la satisfaction conjugale devienne un aspect contemporain central dans la thérapie de couple. Il est d’autant plus important de travailler avec la thérapie systémique sur la relation et la dynamique interactionnelle plutôt que sur les personnes (pour ne pas faire plus de ce que les personnes font déjà).

      Influencés par les études sur la communication (Bateson, Jackson, Haley et Weakland, 1956) et par la théorie générale des systèmes (Bertalanffy, 1967), les travaux sur la satisfaction conjugale se sont eux aussi progressivement centrés sur les interactions entre conjoints et non plus sur leurs personnalités respectives.

      Le Marital Adjustment Test (MAT) de Locke et Wallace (1959) et le Dyadic Adjustment Scale (DAS) 2 de Spanier (1976) sont les deux tests les plus répandus et reconnus pour évaluer la satisfaction conjugale

      John Gottman, psychologue américain, est reconnu comme un des plus grands spécialistes du couple. Professeur honoraire de l’Université de Washington, co-fondateur du « Gottman Relationship Institute », il est aujourd’hui une référence sur la thématique de la satisfaction conjugale. Dans les années 1970, les couples sont reçus dans son Lov Lab. Grâce à ses observations et mesures, Gottman affirme pouvoir prédire à 91 % l’avenir marital d’un couple et ce, après avoir visionné cinq minutes des interactions entre conjoints.

      Selon Gottman et Levenson (2000), les couples satisfaits et insatisfaits se distinguent avant tout dans leur manière d’appréhender les émotions négatives, de gérer les conflits et surtout la façon de sortir de ces conflits.

      La satisfaction conjugale des hommes se manifeste en lien avec la tendresse. La baisse de la satisfaction conjugale dans l’année suivant la naissance est liée en premier lieu à des différents concernant la sexualité et à la tendresse physique.

      La sexualité dans le couple

      La satisfaction sexuelle apparaît comme une qualité émergente du couple, une forme d’expression de la relation influencée par la qualité globale de la communication et de l’intimité dans le couple. La satisfaction sexuelle peut être un indicateur de satisfaction conjugale et prédicteur de la longévité du couple.

      Bozon (1998), spécialiste en sociologie de la sexualité et du couple, exprime que « Dans les sociétés contemporaines, une relation conjugale n’est pas concevable sans activité sexuelle entre les conjoints » (Bozon, 1998, p.175). Dissociée de la procréation, individualisée, elle est devenue un élément central de la construction de la relation conjugale. De plus en plus, notre société se dirige vers un idéal de réciprocité et une plus grande prise en compte du désir féminin. Cependant, Michel Bozon affirme que « les représentations de la sexualité sont marquées par un clivage qui continue d'opposer une sexualité féminine pensée prioritairement dans le registre de l'affectivité, de la relation, de la procréation et de la conjugalité, à une sexualité masculine pensée majoritairement dans le registre des besoins naturels, du désir individuel, du plaisir » (Bozon 1998, p72).

      Bozon constate qu’une répartition inégale du pouvoir dans la dynamique du couple peut contribuer à des problèmes d'intimité et de satisfaction. Les pratiques sexuelles peuvent même devenir une monnaie d’échange au nom d’un « juste marché » et ne plus faire partie d’un « cycle du don ». Neuburger (2019) parle de rétorsion ou de grèves sexuelles, l’un des partenaires pouvant décider que le rapport sexuel est une récompense et non plus une composante naturelle du couple. Au terme de plusieurs années de vie conjugale, il y a généralement une diminution de l’intensité de l’activité sexuelle (Bozon, 1998), puis une stabilisation (fréquence d’activité plus faible, diminution du désir, etc.). Cela est dû à un changement de la fonction d’un rapport sexuel d’un couple qui dure depuis plusieurs années ; celui-ci recherche, en effet, un temps d’intimité partagée, qui va au-delà du plaisir physique et d’une sorte de routine des rapports sexuels que les partenaires adoptent.

      John Gottman (2000) affirme que le premier motif des couples qui viennent le consulter est la sexualité, ou son absence. Parmi ses explications :

      • Des boucles de rétroaction se créent entre la satisfaction sexuelle et la satisfaction conjugale globale.
      • Certains facteurs externes, tels que le stress financier, professionnel ou familial, peuvent influencer la satisfaction sexuelle en affectant la disponibilité émotionnelle et physique des partenaires.
      • Certains modes de communication et comportements négatifs (critique, mépris, attentive défensive, dérobade), abiment la tendresse et l’estime réciproque. Des attentes non exprimées ou mal interprétées, quant aux désirs de chacun, peuvent créer des obstacles à la satisfaction sexuelle.
      • Il s’agit donc selon Gottman (2000) d’accueillir les tentatives de rapprochement et d’accepter de se laisser influencer par l’autre. Une communication ouverte et la négociation peuvent assurer que les besoins et les désirs de chaque partenaire soient pris en compte.

      La satisfaction sexuelle ne suffit pas à la satisfaction conjugale d’un couple mais lorsqu’elle est présente dans la relation, elle permettrait un renfort des sentiments positifs et de la relation en elle-même (Neuburger, 2015). Selon lui, le manque de désir dans le couple peut être symptomatique soit d’un problème de relation interpersonnelle soit d’un problème de la relation d’appartenance au couple.

      Comment aborder les secrets en thérapie de couple

      Bien que Neuburger (2019) ne recommande pas les rencontres individuelles, il reconnaît que parfois on peut organiser une séance individuelle quand on sent que l’un des deux n’est pas réellement engagé dans la thérapie ou paraît mener un double jeu (le retrait est parfois symptomatique, ou bien l’incapacité à se projeter dans un objectif). Il recommande alors de proposer aux conjoints de les rencontrer séparément. Afin de gérer les possibles secrets, il énoncera « ce que vous direz ne pourra être considéré comme un secret et je me garde le droit d’utiliser ou non ces informations dans une séance à venir ».

      Aussi, Neuberger (Lact 2023) nous disait que lorsqu’il détenait un secret, il ne le révélait pas directement au risque de créer de la résistance et d'abîmer l’alliance. En recherche, il se permet de questionner sur les conséquences des actes des conjoints et à utiliser le questionnement à alternative de choix pour suggérer des possibilités jusqu’ici non envisagées. Il pourrait demander par exemple : Que pensez-vous d’un couple qui n’a plus de rapport sexuel lorsque l’un des deux en ressent le désir et que l’autre refuse toute intimité, est-ce

      pérenne ou est-ce que ça pousse à une inexorable tentation d'être infidèle ?

      Lorsque Haley (1985, p31) posa la question suivante à Erickson : « si vous recevez une famille et que vous voyez séparément une personne, puis une autre, puis tout le monde, comment traitez-vous la question des informations confidentielles, des secrets entre un membre de la famille et vous ?

      M.Erickson répondit : « Je suis très hypocrite en ce domaine. J’explique, avec grand soin, à mon patient que notre entretien est strictement confidentiel. Je suis tenu au secret professionnel pour tous mes entretiens. Je ne vais certainement pas raconter à votre conjoint ce que vous me dites. Pour moi, tout cela est confidentiel.

      Je ne sais pas ce que vous allez faire. Mais quoi que vous fassiez, ce sera bien. Vous pourrez utiliser cette information comme vous voudrez. Et, croyez-moi, je dirai la même chose à votre conjoint concernant ses propres secrets. Cela crée une terrible pression et je les mets aussi dans une rivalité, une compétition qui les pousse à faire que tout aille bien. Je leur donne l’autorisation de faire ce qui est nécessaire en leur assurant que tout ira bien. »

      Le secret de l’un des conjoints, partagé avec le thérapeute, fait partie du champ de la thérapie. Lorsque l'un des partenaires dans une thérapie de couple partage un secret confidentiel avec le thérapeute, ce secret devient un élément de la dynamique thérapeutique car il délimite une frontière nouvelle, il crée un sous-système dont le thérapeute a conscience. D’une façon ou d’une autre, il sera nécessaire de l’intégrer dans le processus de thérapie. Le secret peut servir de point de départ pour des discussions plus larges sur la communication, la confiance et les problèmes plus profonds au sein du couple. Le thérapeute ne pourra pas dévoiler le contenu du secret mais informer de l’existence d’un secret et interroger sa fonction.

      Entre neutralité et résonance : la curiosité du thérapeute

      Pour Bowen (1978), le thérapeute devra faire un travail sur lui-même, afin de ne pas se trouver débordé par ses propres affects ; il devra donc travailler ses propres problèmes de différenciation du soi, d'angoisse et de triangulation. La formation de triangles relationnels auxquels participent les thérapeutes constitue un élément incontournable de la thérapie. Le thérapeute doit être conscient du fait qu'il est utilisé par la famille, et prendre du recul sur ce phénomène. Bowen parle de dé triangulation pour exprimer le contrôle du thérapeute sur sa propre participation au processus émotif.

      Sauzede (2019, p22) met en garde sur l’introspection que doit mener le thérapeute : « il est indispensable pour développer la posture clinique auprès d’un couple, que le thérapeute se questionne au regard de son histoire, de son couple parental, et des couples qui ont pu être construits ou déconstruits au fil de sa vie ».

      Selon Neuburger (2019), la neutralité du thérapeute ne veut pas dire objectivité, le thérapeute aura des opinions et des ressentis vis à vis de ce qui se passe en séance et devra pouvoir les exploiter en séance et en supervision. Le thérapeute veillera cependant à ce que cela ne soit pas des jugements normatifs qui pourraient trouver leur origine dans un niveau logique soi-disant irréfutable, celui de la morale.

      Gregory Bateson donne au thérapeute le nom « d’observateur participant ». Il ne peut repérer en présence du couple que ce qui est significatif chez lui. Neuburger (2019) conseille aussi de quitter le rôle d’observateur simple et de se montrer attentif à l’interaction, à savoir ce qui se passe entre lui et le couple rencontré, avec lequel il crée un système. Ainsi il ne regarde pas à travers le trou de la serrure mais devient acteur et fait partie du monde. Il est responsable de ses perceptions et peut ouvrir le champ à la curiosité.

      Et selon M. Elkaïm (2002, p35), « lorsque le thérapeute rencontre un système, il a affaire à la redoutable capacité de ce système à infecter émotionnellement ceux qui l'approchent, à l'intégrer dans son mode propre de fonctionnement. S'agit-il là d'un obstacle, le thérapeute devant alors tenter de se purifier afin de rester neutre ? Ou bien ne peut-on supposer au contraire que le système ne puisse être modifié indépendamment du type de résonance émotionnelle qu'il suscite chez le thérapeute ». Il est donc important que le thérapeute soit à l’affût de cette résonance émotionnelle pour voir agir sur le système, depuis son intérieur. Ex : Si le thérapeute ressent de l'irritation, il peut se poser la question : « quelle est l'utilité pour mon client que je sois irrité ? Quelle en est la fonction pour lui ? Pourquoi veut-il provoquer de l'irritation chez moi ? Quelle est la fonction de mon vécu par rapport à eux ? Pourquoi je ressens ces sentiments-là, justement dans ce contexte spécifique ? ». Il s'agit d'instaurer un dialogue intérieur pour le thérapeute et à partir de ce dialogue enrichir le

      dialogue avec le patient.

      Le jeu des alliances

      Haley (1985) aborde la question des alliances et des coalitions au sein du couple. Il explore comment les couples peuvent former des alliances rigides contre les problèmes ou contre le thérapeute et comment un thérapeute peut jouer avec ces alliances pour favoriser un changement constructif. Interviewé par Haley, Erickson affirme que le thérapeute doit maîtriser sa position et jongler entre une position haute lorsqu’il fixe son cadre et une position basse emphatique incitant le couple à s’exprimer et à se sentir entendu, ce qui créera l’alliance. Mais il peut aussi provoquer volontairement la coalition du couple contre lui, provoquant retrait ou confrontation (Safran et Muran, 2000). Cette rébellion contre le thérapeute pourrait stimuler une énergie propice au changement en faisant expérimenter au couple une alliance de couple parfois perdue depuis longtemps.

      Dans une thérapie de couple, l’alliance thérapeutique est délicate puisqu’elle doit déjà tenir compte d’une alliance préexistante, celle du couple. Cette dynamique peut inclure facilement la présence du thérapeute ou au contraire le rejeter. La construction de l’alliance thérapeutique avec le couple se réalise également par un rapport de collaboration avec chaque membre du couple, d’autant lorsque le thérapeute opte pour une alternance de rendez-vous individuels et collectifs. Le thérapeute veillera donc à prendre en compte les attentes et les objectifs de chacun, sans donner l’impression de favoriser l’un des conjoints ou de prendre parti.

      Le travail avec les couples et familles suppose de construire une alliance non seulement avec plusieurs personnes, mais également avec l’entité couple ou famille, qui se présente comme un système en difficulté. (Minuchin, 1979). Durant la séance, le thérapeute devra maitriser sa communication verbale et non verbale, directe et non directe, analogique et digitale, afin d’être le plus en synchronicité possible avec ses clients et aussi rester très à l’écoute de ses sensations corporelles (ce qu’il voit, entend et ressent) qui lui permettrait de sentir les rapprochements ou éloignements de ses clients.

      Le questionnaire d’évaluation de fin de séance de la thérapie brève stratégique est un excellent outil pour pouvoir s’ajuster en cas de dérive.

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