Delphine est une jeune assistante marketing de 35 ans. Elle reprend le travail après un burnout, diagnostic validé par le médecin du travail, et une absence de 6 mois. Elle a demandé et obtenu de sa DRH un poste sans stress et sans responsabilités, dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique. Elle est également suivie en psychothérapie et travaille sur le stress et l’estime de soi.
Contrairement à ce à quoi elle s’attendait, la DRH se rend compte que ce retour, dans les conditions décrites ci-dessus, ne se passe finalement pas si bien que cela. Delphine est stressée, fait des erreurs et, ne voulant demander d’aide à personne, s’isole. Consciente de sa fragilité, elle craint de revivre une situation identique à celle qui l’a conduite au burnout.
Le constat de Delphine
Elle dit qu’elle n’avait pas anticipé les difficultés auxquelles elle se trouve confrontée. Elle a choisi un travail simple, sans responsabilités et pourtant rien n’est facile.
Elle veut cependant tout faire toute seule, sans aide. Elle évite ses collègues qui lui posent des questions sur sa santé, les raisons qu’ils l’ont amenée à changer de travail, questions qu’elle trouve intrusives.
Elle est également déçue de sa pshychothérapie tournée vers son passé alors que ses difficultés sont actuelles et professionnelles.
En fait, le schéma dans lequel elle est enfermée est le suivant :
- Son espoir, c’est d’être capable, compétente et reconnue comme telle
- La manière pour elle d’y arriver, c’est d’être irréprochable
- Mais elle continue à rencontrer les mêmes difficultés, ce qui nourrit son inquiétude et son doute et elle s’isole de plus en plus.
Elle en arrive à la conclusion que l’on ne se remet pas d’un burnout.
Notre dispositif d’intervention
Nous avons fait dans ce cas précis un diagnostic opératoire pour :
- Identifier au cours d’entretiens individuels avec Delphine et son entourage professionnel les difficultés que chacun (le manager, la DRH) rencontre dans ses relations avec Delphine
- éviter que l’on regarde Delphine comme une personne fragile, une “handicapée” à laquelle il va désormais falloir s’adapter, ce qui arrive dans la plupart des cas de ce type
- mettre en place des actions ciblées.
Les résultats
Après 5 séances, Delphine a retrouvé confiance en elle. Elle a renoué des relations normalisées avec ses collègues et retrouvé un équilibre dans le contexte qui est le sien, celui d’un mi-temps thérapeutique.
Son manager lui confie progressivement davantage de responsabilités
La DRH ne fait plus pression sur elle pour qu’elle reprenne son travail à 100%
Généralités sur le burnout
Les personnes “menacées” par le burnout sont :
- guidées par des idéaux élevés ; ells cherchent à “atteindre l’horizon”
- généralement pas conscientes de leurs propres limites
- enclines à fabriquer des désillusions comme nous l’avons vu dans le cas de Delphine et un jour, elles se dissent que plus rien n’a de sens, ells perdent l’envie de se rendre au travail et se retrouvent chez le médecin, voire à l’hôpital.
L’entourage a tendance à :
- considérer ces personnes comme fragiles et donc à adopter des solutions radicales (mutation, dégagement de toutes responsabilités) parfois à la demande même des intéressés
- à penser qu’elles constituent une menace en particulier pour les managers
- ou à les surprotéger, donc à les fragiliser encore davantage.
Si nous reprenons le cas de Delphine, elle avait honte et peur du jugement de sa hiérarchie et surtout de ses collègues. Nous lui avons appris à transformer cette honte en fierté ainsi qu’à l’immuniser contre des reflexions négatives à son égard.
D’une façon générale, nous conseillons aux entreprises, plutôt qu’un recours à des solutions radicales, un accompagnement “en douceur et avec bienveillance”du retour d’un burnout.