Entretien entre Grégoire VITRY avec Wendel RAY
Grégoire Vitry
Les données de notre base sont saisies par chaque thérapeute partenaire du programme pendant ou après chaque séance avec un patient. Rappelons que nous traitons au sein de notre Cabinet aussi bien les cas de particuliers que ceux de salariés d’enteprises pour les problèmes qu’ils rencontrent dans le cadre de leur activité professionnelle.
Ces données sont entrées sous forme d’items assortis de notes allant de 0 à 10 ou de commentaires libres.
Données générales :
- Est-ce une première séance, une séance d'intervention ou de follow-up ?
- Du point de vue de l'intervenant, le patient va t-il mieux depuis la précédente séance (échelle de 0 à 10) ?
- Du point de vue du patient, va t-il mieux depuis la précédente séance (échelle de 0 à 10) ?
- Comment le problème a t-il été résolu si tel est le cas ?
- Qui était le prescripteur : médecin personnel, le médecin du travail, la hiérarchie, la famille, des amis, l’établissement scolaire s’il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent……?
- Le patient est-il venu contraint ou de lui-même ?
Données d’analyse de la situation :
- Quelle est la situation en termes interractionnels ?
- Avec qui se pose le problème : enfant, femme, ressources humaines, manager, collègues, clients……..?
- Est-ce un problème de relation à soi : addiction, boulimie, anorexie, angoisse, burnout……?
- Ou aux autres : conflit, incivilité, harcèlement, violence….?
- Ou à l’environnement de l’entreprise : organisation, changement, licenciement, management ?
- Evaluation émotionnelle : colère, peur, plaisir, douleur ….?
Médicaments :
- Le patient prend-il des medicaments et si oui, lequel ou lesquels ?
- A t-il ou pas diminué les doses entre deux séances ou change de traitement ?
- Et nous indiquons le nom français du médicament
Tentatives de solution :
- Quelles tentatives de solution ont été mises en oeuvre par le patient lui-même ou par son entourage professsionnel et/ou familial ?
Rappelons que Jean-Jacques Wittezaele et Giorgio Nardone ont mis en exergue trois logiques qui sous-tendent les tentatives de solution : l’évitement relationnel, la formation de croyances et le contrôle mental. Ces logiques ainsi que les composantes sociales sont encodées dans le logiciel de gestion.
Composantes sociales du problème:
-
- Le patient demande t-il de l’aide ?
- Veut-il être rassuré, soutenu ?
- Ou être déchargé de certaines responsabilités ?
Stratégie choisie par le thérapeute / prescription au patient
RPS et Mesure du risque (pour les problématiques professionnelles) :
- Pour le patient ou collaborateur lui-même
- Pour sa santé
- Pour la collectivité
Wendel Ray
J’ai une question concernant le risque ; de quoi s’agit-il exactement ?
Grégoire Vitry
Nous parlons de l’évaluation que fait le thérapeute du risque, tel qu’énoncé ci-dessus, s’il ne prend pas en charge la personne. Il ne s’agit pas d’une réponse du patient à une interrogation.
Wendel Ray
C’est fantastique. Je suis très impressionné par le travail que vous venez de décrire et je suis sûr que mes étudiants seront intéressés et y prendront une part active pour renseigner votre base et en tirer partie. Je peux facilement faire traduire les items et faire tester votre outil par des étudiants diplômés.
Grégoire Vitry
Oui, nous avons mis quasiment un an pour mettre au point ce programme et en attendons beaucoup. Votre concours sera précieux.
Wendel Ray
Le test pourra être fait avec des patients que je gère moi-même ou qui sont pris en charge par mes étudiants mais pour lesquels j’exerce une supervision.
Grégoire Vitry
C’est pour nous un honneur que vous acceptiez d'être directeur de recherche du Comité scientifique. Comme j’ai essayé de vous le montrer, nous pouvons tirer beaucoup d’enseignements de cette base, tant en termes de statistiques sur la nature des problèmes traités globalement ou par entreprises, sur une ou plusieurs années, sur le pourentage de réussite, sur le nombre de séances nécesssaires…etc. Nous pouvons surtout mesurer l’efficacité de la methode de Palo Alto et bien sûr, améliorer encore la performance de l’outil.