Compte rendu de la rencontre de l’Amicale des Médecins du 6ème arrondissement de Paris avec le Cabinet LACT, spécialisé dans la régulation des troubles et la prévention des risques psychosociaux, sur le thème « LE STRESS AU TRAVAIL».
Près d’une trentaine de médecins ont assisté, le mardi 8 avril 2014, à la soirée-débat organisée par l’Amicale des médecins du 6ème arrondissement de Paris, autour du thème de la « Souffrance au travail » suivi d’un dîner.
Parmi les participants, venus également du 7ème et 8ème arrondissement, Marie-France Hirogoyen, psychiatre auteur de « LE HARCÈLEMENT MORAL ÉTAT DES LIEUX », a souligné l’évolution récente des plaintes et demandes recueillies dans le cabinet des médecins ou des psychiatres par des patients de plus en plus souvent concernés par le stress, les troubles anxieux, les symptômes de dépression, de doutes et pertes de motivation liés à leur travail : « Docteur, il y a mes évaluations au travail la semaine prochaine, je dois être performant, donnez moi un truc ou un peu de prozac car je veux faire bonne impression auprès de mon supérieur hiérarchique » ou bien encore « j’ai une collaboratrice qui n’en fait qu’à sa tête… je ne suis pas à la hauteur… il y a plein de licenciement autour de moi, qu’est ce qu’il faut que je fasse ? »…
Pour l’occasion, l’Amicale avait invité LACT, cabinet spécialisé dans la régulation des troubles et la prévention des risques psychosociaux, à venir témoigner de sa pratique et de son expérience de consultation systémique de souffrance au travail©, sollicitée tant par des particuliers en souffrance dans leur contexte de travail que par les entreprises fréquemment confrontées à des situations de burn-out, de harcèlement et plus généralement à des cas de fragilisation psychologique et relationnelle dans le travail.
Dans le cadre de leur consultation systémique de souffrance au travail© , les intervenants de LACT, praticiens de l’approche systémique et stratégique de Palo-Alto, éclairent les situations de souffrance dans leur dimension interactionnelle (aussi bien dans la relation de soi à soi, que celle de soi aux autres) et visent à apporter aux patients une aide concrète permettant d’envisager sous un angle nouveau les relations et les situations difficiles pour eux et de s’affranchir d’incapacités relationnelles temporaires en mobilisant des ressources personnelles jusqu’ici peu sollicités.
Ce travail peut se faire en complément de la prescription médicamenteuse du généraliste ou du spécialiste puisqu’il se concentre sur la dimension psychologique et relationnelle dans le quotidien du patient.
L’intervention de Claude de Scorraille du cabinet LACT s’est structurée autour de l’analyse d’un cas pratique rencontré et traité par l’un ses intervenants : comment un salarié de 45 ans qui redouble d’efforts et d’abnégation jusqu’à épuisement, par crainte d’être rayer des effectifs bien plus jeunes que lui, parvient à réguler de manière alternative ses relations avec son binôme « sans scrupule » et son supérieur hiérarchique « indifférent ».
Ont suivi des informations sur la dynamique d’épuisement menant au burn-out considéré par LACT comme un trouble de l’adaptation : la façon de s’adapter à une situation difficile n’aide pas celui qui la met en place à construire une adaptation durable au fil du temps. Et de souligner l’importance de l’entourage (proches, collègues, hiérarchie, DRH, etc.) qui, selon les cas et le plus souvent malgré lui, peut contribuer à aggraver la dynamique d’épuisement au lieu de la neutraliser.
Le Dr Hirigoyen a souligné l’importance à ses yeux d’une collaboration renforcée souhaitable entre les médecins du travail et les médecins traitants ou spécialistes de ces salariés qui souffrent au travail pour mieux les aider.
Un souhait partagé par le Dr Piquet, médecin du travail, qui a témoigné pour sa part de sa collaboration avec le Cabinet LACT et des résultats positifs individuels obtenus. La DRH de l’entreprise où elle intervient avait passé un contrat avec LACT pour intervenir en situation de troubles psychosociaux avérés ou imminents. Le médecin du travail s’est approprié cette ressource pour en faire également un outil de prévention et s’est accordé avec la DRH la possibilité de faire une recommandation directe au salarié en souffrance en cas de besoin. Il a salué la complémentarité de cette approche relationnelle aux traitements classiques des symptômes du stress ou des troubles anxieux causés par le travail et y voit des développements possibles à mettre en place également sur un plan plus collectif.
Claude de Scorraille, co-fondatrice du cabinet LACT et interlocutrice de ce médecin du travail, a confirmé qu’une recommandation issue du médecin du travail entraînait de facto une implication du patient plus forte et plus solide que lorsque la recommandation émane de DRH (considérée toujours avec beaucoup d’ambivalence par le salarié). Et que les résultats et l’aide apportés à ceux qui souffrent s’en trouvent significativement augmentés.
Une soirée débat très appréciée
23 médecins (10 généralistes, 12 spécialistes et 1 médecin du travail) ont répondu à un questionnaire d’évaluation à l’issue de leur participation à un atelier sur le thème de la « Souffrance au travail », organisé le 8 avril dernier par l’Amicale des médecins du 6ème arrondissement de Paris, et animé par Lact, cabinet spécialisé dans la régulation des troubles et la prévention des risques psychosociaux.
En voici les principaux résultats :
- Les motivations principales des participants étaient la rencontre et l’échange sur des problématiques communes et la découverte du cabinet et d’une approche complémentaire pour traiter les situations de stress au travail.
- Plus de 9 participants sur 10 se sont déclarés intéressés par le contenu de cette soirée et l’ont jugé adapté à leur préoccupation professionnelle.
- Tous (ou presque) ont déclaré rencontrer souvent ou très souvent des patients concernés par le stress, les troubles anxieux, les symptômes de dépression, de doutes et de pertes de motivation. Plus spécifiquement, un sur deux déclare rencontrer souvent (ou très souvent) des patients concernés par le harcèlement et le burn-out.
- Plus de 8 participants sur 10 déclarent pourvoir envisager de recommander à leurs patients une thérapie systémique telle que présentée au cours de la soirée, en cas de besoin.
- Une moitié des participants envisageraient une supervision de situation difficile à titre professionnelle ou une participation à un atelier permettant de rencontrer le milieu professionnel (DRH, médecin du travail, fonctions médico-sociales), organisé par LACT.
- Et les ¾ se déclarent intéressés pour participer à un nouvel atelier de ce type, sur l’un des thèmes suivants : prévenir le burn-out, dépression, doutes, pertes de motivation, harcèlement, savoir dire non, notamment…