Savoir dire non, c’est fixer des limites.
Le contexte peut être :
- professionnel, avec sa hiérarchie, ses collègues, ses collaborateurs,
- dans une relation commerciale, avec des clients
- familial, avec son conjoint, ses enfants, ses parents
- social, avec ses amis, ses voisins.
Il est plus difficile de dire non à quelqu’un d’intimidant ou, professionnellement, à une personne à laquelle on est hiérarchiquemet rattaché.
Et l’on a aussi à se dire non à soi même mais on peut être dans l’incapacité de le le faire “c’est plus fort que moi”, pour des raisons comportementales ou mentales.
Le cas de Delphine
Le contexte
Delphine est une assistante marketing de 35 ans. Elle revient au travail après une absence de 6 mois due à un burnout. Elle retrouve son poste, son manager, ses collègues et au bout de 1 mois ½, elle ne se sent pas très bien. Sur les conseils du médecin du travail, elle s’adresse à Lact.
L’analyse de la situation
Delphine pensait retrouver sa place, comme avant, mais elle se rend compte que c’est plus difficile qu’elle ne l’imaginait. Elle trouve que l’environnement a changé et se met beaucoup de pression pour faire tout toute seule. Son manager lui confie beaucoup de tâches qu’elle juge peu valorisantes, il lui demande toujours plus dit-elle. Alors, elle le trouveingrat, car il ne luidonnepas toute la consideration, la reconnaissance, auxquelles elle s’attend de par son investissement.
Et elle commence à douter et à redouter que ce qui l’a menée à son premier burnout ne se renouvèle.
En fait, Delphine porte en elle une fragilité personnelle ; elle a peur du rejet des autres. Et cette idée la terrorise.
Il y a Chez Delphine une logique de croyance. Pour ne pas être rejetée, elle pense qu’elle doit satisfaire tout le monde, se montrer irréprochable, aller même au-devant des désirs des autres. Elle pense ainsi échapper au risque de rejet. Son objectif est également d’être appréciée pour ce qu’elle est et non pas pour ce qu’elle fait.
Il y a également une logique de contrôle. Elle veut tout faire le mieux possible, anticiper, surinvestir dans son travail.
Il y a enfin une logique d’évitement car elle se refuse à demander quelque aide que ce soit à ses collègues ou à son manager.
Elle est en fait dans un piège. Car plus elle fait, plus elle va au devant des désirs des autres, plus elle veut les satisfaire, plus elle est appréciée pour ce qu’elle fait ce qui n’est pas son objectif, et non pour ce qu’elle est. Et elle est bien évidemment dans un état d’esprit qui lui interdit de dire non. Donc, elle va droit vers l’épuisement.
La prise en charge de Lact
Dans notre dispositive de Lact Assistance nous ouvrons une consultation qui donne lieu à un premier entretien que nous appelons “diagnostic opératoire”.
Après ce diagnostic, elle a decide sur les conseis du médecin du travail de poursuivre avec nous et nous avons fait 8 séances.
Lors de ces séances, nous avons cherché à assouplir toutes ces logiques de croyance, de contrôle et d’évitement.
Pour mobiliser Delphine, nous lui avons raconté une anecdote autour d’un petit cochon de ferme qui, après avoir sauvé plusieurs membres de la famille du fermier a fini par être mangé.
Cette anecdote a évidemment été racontée avec des précautions de langage extrêmes mais a constitué un levier de persuasion pour inverser le comportement de Delphine, lui faire comprendre que ce n’est parce que l’on dit non à quelqu’un que la relation est compromise et conduit inévitablement au rejet.
Nous avons également travaillé à la désensibilisation au rejet afin que les indices de rejet perçus par Delphine ne soient plus vécus comme un drame.
Et nous lui avons donné des petits exercices à faire pour tester sa capacité à gérer des situations de désaccord. Et, peu à peu, elle s’est rendu compte qu’elle y arrivait, que savoir dire non sans provoquer de reactions de rejet était faisable et à sa portée.