Claude de Scorraille lors de la rencontre de l’Amicale des Médecins du 6ème arrondissement de Paris avec le Cabinet LACT, sur le thème « LE STRESS AU TRAVAIL».
Près d’une trentaine de médecins ont assisté, le mardi 8 avril 2014, à la soirée-débat organisée par l’Amicale des médecins du 6ème arrondissement de Paris, autour du thème de la « Souffrance au travail » suivi d’un dîner.
Quelques chiffres pour situer le débat
Selon une étude de 2011, on retient que :
- 40,7 % des salariés sont exposés au stress dans le cadre de leur travail
- 50 à 60% de journées de travail sont perdues soit une perte pour les entreprises de 20 milliards d’euros
- 22 % de salariés se disent victimes de comportements hostiles de leur environnement professionnel
- 300 à 400 salariés se suicident chaque année
Définition du stress
Le stress résulte d’un déséquilibre entre les contraintes de l’environnement et l’aptitude de chacun (en fait nos ressources individuelles) à y faire face
Nous distinguons deux types de stress :
- Le stress après un accident traumatique : un événement soudain qui chamboule comme l’arrivée d’un nouveau dirigeant, une diversification de métier de l’entreprise, un déménagement, un licenciement……….
- Le stress par accumulation d’événements que l’individu supporte jusqu’à ce qu’arrive la « dernière goutte d’eau qui fait déborder….. ». Et c’est là que ce produit le burn out.
Définition courante du burn-out
C’est un terme désormais galvaudé ; on l’utilise dès que l’on ne se sent pas bien, un peu déprimé.
La définition que donne Freudenberger du burn-out est la suivante :
C’est une diminution de l’énergie, de la vitalité et de la capacité d’une personne à fonctionner, résultant d’un effort soutenu pour atteindre un but irréaliste et ce, dans un contexte professionnel.
Notre définition du burn out
Lact définit le burn out comme un trouble de l’adaptation
On va s’adapter…….jusqu’au moment où on ne s’adapte plus. On n’arrive plus à construire quelque chose pour faire en sorte que cela aille mieux, à mettre en place les actions qui nous font maîtriser la situation.
On est confronté à ce type de problématique dans des professions ou chez des individus affichant des idéaux très élevés ; c’est le cas chez les professionnels de la santé ou dans des entreprises à forte culture de « prestation haut de gamme »
- On est dans le déni de ses propres limites et on finit par couler. Vivant au dessus de ses moyens en matière de ressources personnelles, on va vers la faillite
- On fabrique des désillusions en chaine et on perd le sens de ce que l’on fait
Le burn out s’inscrit dans un processus dynamique comportant plusieurs étapes. Il y a peu de recours au médecin car les personnes concernées se croient fortes, au-delà de tout besoin de consultation.
Pour revenir sur le concept de tentatives de solutions
Les réactions de l’entourage révèlent nos ambivalences. Les tentatives de solutions sont dysfonctionnelles quand elles ne sont pas efficaces. « Ne te mets pas la rate au court bouillon », « dis-toi que tu t’en fiches », « il faut que tu te ménages »….sont des conseils généralement sans effet.
La personne victime d’un burn out craint d’être dévoilée car elle sera alors fragilisée. Elle doit trouver une motivation pour envisager autrement la situation et c’est notre rôle que de l’y aider. Il s’agit de faire « tomber la personne avant qu’elle ne tombe d’elle-même ».
Attention à ne pas donner non plus de solutions radicales et définitives qui soulagent sur le moment mais peuvent se révéler contreproductives dans un deuxième temps !
Conclusion
Lorsque nous réalisons un diagnostic, nous avons bien sûr à traiter un problème urgent. Mais nous nous donnons du temps parce que ce diagnostic doit être opératoire ; il va donner « le chemin à suivre ».
Dans le cas de Cédric, nous lui avons indiqué la stratégie à adopter : comment dire les choses, quelle attitude relationnelle à mettre en place…..
La méthode de Palo Alto repose sur une approche relationnelle et interactionnelle des difficultés rencontrées. Nous travaillons sur un problème en définissant un objectif précis et mesurable. Nous ne cherchons pas à combattre le symptôme mais à l’acquisition de nouvelles ressources. Et nous utilisons beaucoup le paradoxe dans les recadrages.
Les résultats affichés au sein des centres de recherche sont de 80%.