Lact - Représentant Ecole Palo Alto

Représentant
École de Palo Alto

Centre de formation, intervention et recherche

Approche systémique stratégique et hypnose

      par Marc Brunet - pour l’émergence de nouveaux possibles -
      par Teresa García-Rivera - experte en stratégies relationnelles systémiques -  

      stress da lavoro OK

       

      La dépression est un signal de changement nécessaire à l’adaptation, comme nous l’explique Mas et Garcia-Rivera (2012). Les exemples d’adaptation de grands patrons après un burn-out ouvrent des pistes pour l’adoption de nouveaux comportements et modèles d’organisation.

      Cet article n’a pour ambition que d’esquisser quelques pistes sur le développement et la réussite de leaders en analysant les processus qui les a conduit à être victimes de burn-out et sujets à de sévères processus de changement et d’adaptation. Citons, par exemple, Christian Streiff (ex président du directoire de PSA), Arianna Huffington (CEO du Huffington Post), Guy Birenbauhm (éditeur, journaliste, etc). En général, le stress, les états dépressifs des patrons restent un sujet tabou probablement dû aux injonctions de la société. Ce qui n’empêche pas à certains d’en témoigner. Cela peut d’ailleurs faire parti de leurs nouveaux apprentissages incluant le partage et la transmission.

      Qu’ont retenu ces grands patrons :

      • « la vie est belle » devient le mantra quotidien de Christian Streiff. Après un AVC et un burn-out, il opère un complet rééquilibrage entre la satisfaction d’une ambition personnelle et de son rôle professionnel et la mise au service d’entreprise de son temps; aussi il fait l’expérience d’être dans le présent  et moins dans les représentations de soi.
      • « un autre regard sur son métier » dit le journaliste Guy Birenbauhm, une transformation qui l’amène à la prise de recul par rapport au buzz médiatique, à l’immédiateté, à la connexion permanente,
      • « de l’hyperactivité à la slow life », Arianna Huffington s’est transformée et a transformé  son entreprise en prenant en compte capital humain et bien être.

      Les crises subies ont été des moments de transformation profonde. Il leur a fallu aller jusqu’au burn-out pour réaliser celles-ci. Qu’est-ce qui a maintenu un refus de voir certains symptômes  jusqu’à l’épuisement complet? Quelles sont les opportunités en terme d’éducation ou de lecture de signaux pour se réinventer avant le chaos de l’effondrement psychologique et physique ?  Comment lier ces changements, ou mieux, les éventuels évolutions personnelles, aux transformations collectives ou changement organisationnel.

      Notons, dès maintenant, qu’un des  traits communs de ces transformations est la  prise de liberté par rapport aux injonctions reçues en terme d’image de soi, ces injonctions étant émises soit par nous mêmes (la construction de notre propre réalité), soit par les autres ou par notre soumission au regard de la société. C’est cette liberté retrouvée qui leur a permis de se réinventer.  Cela constitue une première piste de réflexion : s’affranchir des représentations.

      Prenons le cas de Christian Streiff. Il a un brillant parcours dans l’industrie. Il devient président du directoire de PSA.  Or, cela ne se passe pas exactement comme prévu.  « Chez PSA, contrairement aux jobs précédents, je ne dominais plus complètement la situation » (réf 3. Article du Monde).    

      Sa (sur-)activité, la manière dont il a (pas) géré son stress l’amènent d’abord à un AVC, puis à un épuisement dont il va mettre 3 ans à se remettre.  

      « Tout dirigeant porte en lui le désir de ne jamais se soumettre, de vouloir prendre le dessus sur l'obstacle.»  Cette insoumission face à l’évènement a été un moteur qui lui a permis de réussir dans les entreprises dans lesquelles il s’est investi. Ne pas subir, dominer l’évènement ou les obstacles, cette volonté de contrôle, de réduire l’incertitude par sa seule force (“je dois m’investir encore plus pour …”) jusqu’à chercher à dominer les propres manifestations physiques et émotionnelles  devient une solution inopérante, qui finit par aggraver les problèmes, allant jusqu’à, paradoxalement, la perte de contrôle. 

      La construction qu’il s’est fait de son rôle et de comment l’assumer implique qu’il refuse de voir les signes et rajoute du contrôle au contrôle jusqu’à la perte de contrôle.

      bendato

      Après des phases de résistances au stress, puis d’abattement, il rentre  dans une phase de surcompensation.  « Cela m’est tombé dessus », dit Christian Streiff ayant été aveuglé par la construction de sa propre réalité et sourd face aux signaux corporels et émotionnels reçus. Sa femme corrige « pour moi, ce n’était pas une énorme surprise. Il avait fait un boulot de fou, et tant de stress accumulé… ». Elle ajoute « sur le coup, j’ai eu peur, bien sûr. Mais en même temps, j’étais soulagée. Je me suis dit : ca y est, ils ont arrêté le cheval au galop, on va pouvoir s’en occuper ».  Cela correspond à la phase de surcompensation décrite par Mas et Garcia-Rivera (2012). Elles nous disent : « on peut dire que la surcompensation est une véritable fuite en avant, la dérive vers une perte de recul ». A ce stade « les gens vont véritablement dans le mur », leurs tentatives de solutions visent à trouver une ultra solution pour changer sans changer, « comment faire pour tenir » encore plus et toujours plus ? Bien entendu, il ne peut rester que sourd à son entourage lui demandant de ralentir, de prendre du recul. A ce stade, sauf à développer une intervention subtile (Mas et Garcia-Rivera, 2012) il va être difficile d’arrêter tant l’illusion que tout lui est possible est ancré.  Par contre, au « point de bifurcation chaotique » (voir la courbe ci-dessous), il y a une dépressurisation soudaine qui entraine un changement brutal,  « avec une quête vers un nouvel ordre ou des propriétés adaptatives émergentes ».

      articolo Marc Brunet

      Aujourd’hui la construction adapté de Christian Streiff s’exprime à travers son nouveau mantra de « la vie est belle » !

      Le modèle « je suis infaillible » ou « je dois me montrer infaillible » était aussi celui de Ariana Huffington.  Elle s’est effondrée en 2007.

      « Le prix que notre vision de la réussite nous fait payer est bien trop élevé et, sur le long terme, cela n’est pas tenable. Notre conception de la réussite, qui nous met à terre, pour ne pas dire dans notre tombe, a été inventée par les hommes. Mais cela ne fonctionne pas. », expliquait-t-elle en mai 2014 (réf. 4 article Le Figaro Madame). « Je travaillais dix-huit heures par jour, sept jours sur sept, pour développer mon entreprise. (...) Selon la définition actuelle, j’avais réussi. Mais en réalité, ce n’était pas vrai. Si vous en arrivez au point de vous effondrer, qu’est-ce que cela signifie ? »

      Comme Christian Streiff, elle est restée prisonnière des injonctions sur la réussite qu’elle se donnait elle même ou qu’elle recevait et acceptait de la société. Elle a voulu tout contrôler avant de perdre tout contrôle en s’écroulant.

      Elle pose aussi clairement la notion de réussite. Pour tenter de répondre à sa question : ‘cet effondrement qu’est-ce que cela signifie ?’ Adoptons une autre perspective sur les notions de réussite. De nos interactions nous cherchons à satisfaire deux types de relations (cf R. Dilts réf. 2) :

      •  l’une étant notre contribution à quelque chose de plus grand que nous (Bateson parlait du ‘larger mind’),  
      •  l’autre étant notre relation avec notre ambition personnelle, pour nous, pour la satisfaction des histoires qu’on se raconte sur nous même.

      Un trait commun entre les différents exemples est que l’action de ces dirigeants nourrissait la satisfaction du deuxième type de relation. Il n’y avait pas ou plus d’équilibre entre l’aspect contribution à la société, à notre environnement et l’aspect construire sa carrière, son succès ou le succès de son organisation.  La sortie de crise en se libérant des injonctions va permettre un nouvel équilibre plus vertueux entre ces deux pôles. C’est la séparation entre les deux qui constitue un problème; l’intégration des pôles, la recherche d’un nouvel équilibre est un des résultats de la transformation.

      Pour A. Hufftinton ou C. Streiff , il ne s’agit pas de rejeter le monde professionnel, ou toute ambition. Mais de réinvestir dans un autre type de relations, de contribution au monde.  Ainsi, pour Christian Streiff  sa « vie ne pourrait pas se limiter à la découverte de la planète et des amis qu’elle porte. » et «  il me faudrait retrouver un rôle parmi les hommes ».  Alors il a pris la décision de « ne plus tout donner à une entreprise » et de construire une vie « sans urgence, sans adrénaline, sans avoir besoin de prendre sur-le-champ une décision, petite ou grande, qui m’aurait rassuré sur mon importance ». Ainsi il n’est plus un homme providentiel sur qui tout repose, mais un professionnel au service de quelques grands conseils d’administration.

      Le vrai choix n’est pas entre santé et métier, mais de mettre une ambition (légitime) au service de quelque chose qui contribue aux autres, ou à un plus grand que soi.  De même, Arianna Huffington,  a changé sa conception d'une vie professionnelle réussie. « J’ai réfléchi à mes priorités, cela m’a conduite à ce que j’appelle le "third metric", le 3e critère de la réussite, au-delà de l’argent et du pouvoir. »  Elle intègre la notion de bien-être et le plaisir de donner autour de soi. Elle a transformé son entreprise au diapason de sa propre transformation intérieure comme un labo : "Nous avons essayé de changer la culture de l'entreprise en faisant comprendre aux salariés que mieux valait savoir recharger ses batteries plutôt que de faire acte de présence en étant épuisé." Ainsi sa nouvelle vision, son apport au monde concerne l’équilibre vie personnelle/développement du bien être et vie professionnelle.

      « Ce que m’a donné cet AVC, c’est la liberté »

      Tous deux,  dans un contrôle extrême pour répondre aux injonctions de la société et de leur ambition personnelle se donnent la liberté,  beaucoup plus de flexibilité  dans leur rapport aux autres et au monde en équilibrant vision de leur contribution au monde avec leur ambition personnelle et être dans l’acceptation de l’incertitude et de la non volonté de tout contrôler.  « Ce que j’ai appris pendant ces quatre ans, c’est cela : je ne sais pas ce qui va m’arriver, assure Christian Streiff. C’est ce que m’a donné cet AVC, qui m’a d’abord volé tout ce que j’avais construit sur le plan professionnel. Il m’a presque enlevé ma famille, a presque détruit ma tête. Mais il m’a permis d’en reconstruire une autre. Ce qu’il m’a donné, en me prenant tous ces aspects de moi-même, c’est la liberté ».  

      En guise de conclusion provisoire sur le sujet, nous proposons quelques principes :

      1. Maintenir une bonne régulation plutôt que contrôler, permet de diriger fermement sans risque.  Le déni des signaux (physiques et émotionnelles) du stress et le rapport au contrôle (« Trop de contrôle fait perdre le contrôle ») ont des traits communs qui maintiennent et alimentent la marche vers l’épuisement et mettent à risque le développement à long terme.
      2. Inclure dans l’éducation des dirigeants et leur évolution :
        1. La manière de se libérer des constructions mentales et des injonctions sociales notamment sur le rôle de leader, celui qui doit être le battant.
        2. La manière de tirer avantage du temps pour soi et de la prise en compte des émotions.
      3. Devenir un leader authentique et durable comme priorité. Le travail pour aligner motivation, vision de sa propre contribution et ambition -pour l’organisation et pour soi-même, doit être une priorité pour le dirigeant.  La suite découle de cet alignement : bâtir un marché, une organisation et le chemin de son propre développement personnel. 

      Vous pouvez vous renseigner auprès des auteurs pour la mise en place d’ateliers sur ces thèmes.

      Références :

       

       

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